150602 logo auditoriumLe projet OBSIVA se voit attribué l’une des 3 subventions 2015 de la Fondation Simone et Cino Del Duca de l’Institut de France

Mireille Laigle, Michele Paulatto, Audrey Galve, Boris Marcaillou (Géoazur) et JF Lebrun (UAG) ont reçu l’une des 3 Subventions scientifiques 2015 de la Fondation Simone et Cino del Duca de l’Institut de France afin de développer le projet OBSIVA (OBservatoire SIsmologique Virtuel de la subduction Antillaises) d’un montant de 75 000 euros et avec un financement de 12 mois pour un post-doctorant.
Carte PetitesAntilles 2 Pourquoi le Projet OBSIVA ?
La communauté internationale se heurte toujours à une même question : Comment anticiper la magnitude maximum que les séismes peuvent avoir sur une faille de subduction  ? Autrement dit, à quel « pire » faut-il s’attendre dans le futur ?
L’anticipation de cette magnitude maximum est essentielle pour dimensionner les infrastructures au préalable des événements attendus et anticiper les dommages possibles. Mais cette anticipation des magnitudes est extrêmement difficile. Le séisme de Tohoku-Fukushima de mars 2011 nous l’a rappelé cruellement puisque la magnitude réelle du séisme (9.0) fut très largement supérieure à la magnitude estimée au préalable de l’événement (Mw 8.3 - 8.5). 
Le projet OBSIVA apportera une analyse nouvelle pour mieux appréhender cette question dans l’arc des Petites Antilles.
Un projet d’imagerie en 3D et en profondeur de la zone de subduction antillaise : une grande première !
Pour anticiper la magnitude d’un séisme, il est nécessaire de connaître un certain nombre de propriétés de la faille et du milieu adjacent, en particulier l’architecture en trois dimensions de la faille, ses propriétés frictionnelles, les propriétés élastiques du milieu adjacent, les différents agents qui peuvent modifier ces propriétés de la faille et du milieu (comme les fluides, ou la fracturation), etc.

Figure 1
 Aux Antilles, les chercheurs de Géoazur disposent d’une masse de données considérable, à la fois d’imagerie géophysique en mer, et de sismicité instrumentale enregistrée à terre et en mer. Ces données ont été acquises lors de campagnes et missions variées.

Depuis plus de 60 ans, la France s’est dotée d’Observatoires dédiés à la surveillance de la faille de subduction des Petites Antilles et de ses failles connexes (notamment dans la plaque supérieure). Il est fondamental de compléter cet effort d’observation permanent en produisant de la connaissance utile à cette surveillance.
Or les données acquises contiennent toutes une information qui documente, au moins pour partie et chacune différemment, les propriétés des failles et du milieu que nous recherchons. Mais jusqu’à présent, ces données ont été analysées individuellement, généralement par type de données, et sur de petites zones géographiques.
Le projet OBSIVA vise à exploiter la richesse de l’information contenue dans la totalité des données disponibles sur la subduction antillaise par l’étude de l’inversion conjointe de toutes les données de tirs artificiels et de sismicité naturelle disponibles entre Antigua et la Martinique.

Cette inversion produira une image en trois-dimensions de la zone de subduction, sur 400 km de long, 100 km de profondeur, à une résolution kilométrique jamais atteinte à ce jour.
 
Ce modèle 3D sera mis à disposition de la communauté nationale et des Observatoires Volcanologiques et Sismologiques Antillais. Il permettra de mieux localiser la sismicité instrumentale.
Le modèle apportera également des renseignements précieux pour mieux identifier les interfaces, discontinuités et failles majeures dans la zone.

Cela permettra de discuter ces évènements en regard de la sismicité mieux localisée, de préciser les modèles de couplage, de concevoir la distribution la plus appropriée des réseaux d’observations du futur et de construire des scénarios de rupture réalistes, à partir desquels les magnitudes et accélérations au sol maximums attendues pourront être estimées.