Optical instrumentation for chromospheric monitoring during solar cycle 25 at Paris and Côte d’Azur observatories Jean-Marie Malherbe, Thierry Corbard and Kevin Dalmasse, J. Space Weather Space Clim., 10 (2020) 31 doi:10.1051/swsc/2020032
Le contexte scientifique est celui de la surveillance solaire sur le long terme et de la météorologie de l’espace à partir des moyens sols venant en complémentarité des missions spatiales. La surveillance solaire à Calern a été délabellisée par l’INSU en 2014.
Objectifs :
Le projet comporte deux volets :
L’objectif est d’étudier les variations à moyen ou long terme du rayon solaire et ses éventuelles corrélations avec le cycle d’activité ou les variations d’irradiance. La capacité d’observations en images pleines multi longueurs d’onde de l’UV à l’IR avec une cadence de 1 mn et avec un instrument stabilisé est par ailleurs unique en son genre et permet un suivi du développement de l’activité photosphérique et chromosphérique.
Exemple d’image à 393 nm obtenue à Calern par l’instrument SODISMII
Tout programme concernant le lien entre l’activité solaire et l’environnement terrestre doit impérativement inclure plusieurs systèmes d’observations au sol tournés vers le soleil, permettant de recueillir des informations régulières et homogènes, avec un minimum de perturbations climatiques ou de « seeing ». La raie Halpha est la raie la plus adaptée pour surveiller les phénomènes solaires dès leur naissance, bas dans l’atmosphère solaire, dans la chromosphère, à la source de l’activité solaire.
Situation dans le contexte national/international :
Méthodologie
Des ondes de choc Moreton Halpha ont été détectées pour certains de ces grands CME. Elles représentent la trace au niveau chromosphérique des ondes de choc coronales détectées en radio (sursauts de type II). Leur observation nécessite une cadence très rapide (10 s car elles balaient le disque solaire en 10 minutes), les résultats acquis reposent sur un nombre de cas très limités. Moins de 5 évènements ont pu être étudiés conjointement avec des observations d’imagerie radio. Observations conjointes Halpha et imagerie radio avec le Radiohéliographe de Nançay permettent de suivre spatialement et temporellement l’évolution de ces phénomènes. Pour les quelques cas observés, il apparaît que ces ondes de choc « encerclent » le CME. Elles sont donc d’excellents traceurs de l’ouverture du champ magnétique coronal et de l’expansion en latitude des CME. Vu la rareté des observations, on ne peut généraliser un tel scénario, l’origine de ces ondes de Moreton et des chocs coronaux étant encore controversée.
Ces résultats, loin d’être définitifs, démontrent bien l’importance que revêtrait un programme d’observations continues avec une cadence temporelle inégalée de 10 s pour les applications de météorologie de l’espace, le suivi et la prévision de l’activité solaire.
Optical instrumentation for chromospheric monitoring during solar cycle 25 at Paris and Côte d’Azur observatories Jean-Marie Malherbe, Thierry Corbard and Kevin Dalmasse, J. Space Weather Space Clim., 10 (2020) 31 doi:10.1051/swsc/2020032
Le SO spectrohéliographe est axé sur l’étude de la variabilité solaire à l’échelle des cycles solaires et sa collection de 10 cycles observés sans interruption, depuis 105 ans, est unique au monde. Il s’agit d’un spectrographe, qui là encore est une spécificité (bande passante très étroite) parmi la majorité des instruments à filtres. Cette spécificité va être valorisée par la nouvelle version mi 2016 dans laquelle on aura en tout point du soleil le profil complet des raies avec 0.2 A de résolution. L’expérience acquise ainsi que les outils développés pour l’exploitation notamment des images H-alpha seront également indispensables à l’exploitation des images du projet METEOSPACE1 développé en partenariat avec l’Observatoire de la Côte d’Azur et qui devrait être opérationnel en 2018.
Élaboration des niveaux 1 de données.
Actuellement les images du service solaire du LESIA2 qui sont distribuées via BAS20003 sont des images brutes (niveau 0). Un des premiers intérêt des images H-alpha est la détection et le suivi des filaments. Cela nécessite un traitement systématique des images : suppression des lignes noires des spectrohéliogrammes, correction de l’assombrissement centre/bord, rehaussement des contrastes. Des algorithmes ont été développés pour ces traitements (Fuller & Aboudarham, 2004 ; Fuller, Aboudarham & Bentley, 2005, Bonnin et al. 2013) mais ne sont pas actuellement appliqués de manière systématique aux images du service de Meudon. La performance des algorithmes de segmentation permettant la détection et le suivi des filaments est conditionnée par cette phase de pré-traitements. Ce travail sera également nécessaire pour la détection des phénomènes transitoires (apparitions ou disparitions de filaments) dans le cadre du nouveau projet METEOSPACE permettant des acquisitions à plus haute cadence.
D’autres techniques permettant d’améliorer les images doivent être explorées. Il est possible par exemple de combiner une rafale de 50 images obtenues en 10 secondes pour la transformer en image améliorée (stacking). Des tests ont pu être réalisés au spectro-heliographe de Meudon et ils doivent être poursuivis pour aboutir à un traitement automatique qui pourrait être appliqué de manière plus systématique pour définir un ’mode rafale’ des futurs instruments de METEOSPACE.
Construction de cartes synoptiques
Des cartes synoptiques des filaments et des protubérances ont été créées jusqu’en 2003 et sont disponibles via BASS2000. Ces cartes sont crées à partir des catalogues des structures (filaments et protubérances) détectées et suivies sur les images individuelles du service solaire de Meudon (Bonnin et al. 2013). Nous pouvons également fournir des cartes synoptiques ’brutes’ construites à partir des images H-alpha et CaII préalablement traitées. Cela permettra la surimpression, au format des cartes synoptiques pour chaque rotation de Carrington, des images brutes et des cartes identifiant les structures. Une étude doit par ailleurs être menée pour l’intégration de différentes sources (Global High résolution H-alpha Network4 géré au BBSO, GONG5) dans la fabrication de ces cartes synoptiques.
Assurer l’exploitation locale et systématique des images en utilisant les outils développés pour enrichir les bases de données et catalogues
Les images brutes du service de Meudon sont distribuées via BASS2000 et le réseau Global H-alpha. Toutefois elles sont très peu utilisées pour enrichir les catalogues des structures solaires.
Au niveau mondial, deux catalogues recensent les propriétés des filaments (apparition, disparition, morphologie, chiralité etc..) : Le HEK (Heliophysics Events Knowledgebase)6 qui utilise le « Advanced Automated Filament Detection and Characterization Code » (AAFDCC) (Bernasconi et al. 2005) et le HFC « Heliophysics Feature Catalogue »7 développé dans le cadre du projet européen (FP7) HELIO qui utilise les codes SoSoft & TrackFil de Fuller et al. (2005) et Bonnin et al. (2013). Le premier service (HEK) utilise essentiellement les images H-alpha de BBSO et celles du Kanzelhöhe Solar Observatory (Autriche) en conjonction avec les images de SDO/AIA pour la détection de l’activation ou l’éruption des filaments.
Il est important que les algorithmes en exploitation pour enrichir les catalogues HFC et HEK soient systématiquement utilisés localement sur les images du service de Meudon. Cela permettra de qualifier la qualité des images et servira aussi de base pour les efforts de calibration et de pré-traitement des images (point 1).
C’est un instrument alt-azimutal qui fonctionne sur le principe de l’Astrolabe de Danjon, où toutes les réfractions (sauf le filtre) sont changées en réflexions
Le service d'observation 3SOLEIL ("Surveillance sol du Soleil et du rayonnement cosmique") de l'INSU (AA-AN06, AA-AN05), porté par l'Observatoire de Paris et l'Observatoire de la Côte d'Azur, est consacré à l'observation dédié du Soleil et des phénomènes reliés à son activité magnétique. Il fusionne plusieurs services qui existaient auparavant et fournira une variété de données d'observation au sol :
• la Spectro-imagerie du Soleil en lumière visible avec le spectrohéliographe de Meudon ;
• l'imagerie à des fréquences radioélectriques discrètes avec le Radiohéliographe de Nançay ;
• la spectrographie des sursauts radio solaires avec le spectrographe ORFEES à Nançay ;
• la surveillance du rayonnement cosmique galactique et solaire avec les moniteurs à neutrons des stations des Iles Kerguelen et de Terre Adélie (opérés par l’IPEV). Ces observations sont actuellement accessibles au travers de différentes bases de données. BASS2000 (http://bass2000.obspm.fr/) pour l’imagerie visible, Radio Solar Database (https://rsdb.obs-nancay.fr/) pour l’imagerie et la spectrographie radio, NMDB (www.nmdb.eu) pour les rayons cosmiques (NMDB diffuse les données de la majorité des moniteurs à neutrons du réseau mondial). Les deux premiers font partie du service 3SOLEIL.
(Spectro-) héliographe de Meudon
Le SO spectrohéliographe est axé sur l’étude de la variabilité solaire à l’échelle des cycles solaires et sa collection de 10 cycles observés sans interruption, depuis 105 ans, est unique au monde. Il s’agit d’un spectrographe, qui là encore est une spécificité (bande passante très étroite) parmi la majorité des instruments à filtres. Cette spécificité est valorisée par la nouvelle version depuis mi 2016 dans laquelle on a en tout point du soleil le profil complet des raies avec 0.2 A de résolution.
L’expérience acquise ainsi que les outils développés pour l’exploitation notamment des images H-alpha seront également indispensables à l’exploitation des images du projet METEOSPACE développé en partenariat avec l’Observatoire de la Côte d’Azur et qui devrait être opérationnel en 2023.
UMR LAGRANGE
Observatoire de la Côte d’Azur
Boulevard de l’Observatoire
CS 34229 - F 06304 NICE Cedex 4
Tél. : +33 (0)4 92 00 30 11
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