Les jets
stellaires
expliqueraient l'excentricité des planètes extrasolaires
Dix ans
après
la première découverte de la
planète de type Jupiter autour de 51 Pégase, le nombre
des planètes extrasolaires a atteint 154, ceratines d'entre
elles font partie de 14 systèmes multiples. Un
des aspects les plus étranges des planètes extrasolaires,
qui se confirme à chaque nouvelle découverte, est
leur grande excentricité orbitale ; celle-ci mesure
l'écart
de l'ellipticité d'une orbite par rapport à un
cercle. Alors que les planètes du Système solaire
ont des orbites presque circulaires c'est à
dire des excentricités presque
nulles, la médiane des excentricités extrasolaires est de
0.28 ; les valeurs proches de l'unité correspondent aux ellipses
presque deformées en segments de droite. La médiane
extrasolaire est
d'autant plus étrange que les théories de la formation
planétaire prédisent que les planètes se
forment sur des orbites circulaires similaires à
celles du Système solaire.
Dans le but d'expliquer la
variété d'excentricité des planètes
extrasolaires ainsi que la circularité orbitale des
planètes du
Système solaire dans un cadre unique, Fathi Namouni, chercheur
au laboratoire Cassiopée
de l'Observatoire de la Côte d'Azur, a developpé une
nouvelle théorie sur l'origine de l'excentricité. Il a
montré que les processus physiques qui ne dépendent pas
de la dynamique locale du
compagnon planétaire et qui accélèrent lentement
l'étoile par rapport au compagnon
génèrent de grandes excentricités orbitales. Les
phénomènes de jets stellaires sont un candidat naturel
pour de tels processus. Ceux-ci résultent de l'accrétion du disque protoplanétaire sur l'étoile. L'excentricité obtenue dépend de
l'inclinaison de
l'accélération par rapport au
plan orbital. Cela permet d'expliquer les petites excentricités
du
Système solaire car l'axe de rotation du Soleil est presque
aligné avec l'axe du moment cinétique des
planètes. En revanche, un bon nombre d'étoiles de type T
Tauri présentent des jets qui précessent à des
angles non négligeables. L'accélération par jets
stellaires conduit naturellement à des similarités entre
les distributions des
excentricités planétaires et celles des binaires
spectroscopiques, fait qui a déjà
été observé. Cette
théorie a des
ramifications importantes dans le problème de l'excitation des
vitesses aléatoires des étoiles dans le disque Galactique
ainsi
que dans le problème du transport des petits corps de la
ceinture de Kuiper dans
le Système
solaire.
Référence:
"On the origin of the eccentricity of extrasolar
planets" par Fathi
Namouni, 2005, the Astronomical Journal, sous presse.
Preprint accessible sur arxiv.org/abs/astro-ph/0503593
Contact Chercheur :
Fathi Namouni
Observatoire
de la Côte d'Azur
Email : namouni(at)obs-nice.fr
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Observatoire
de la Côte d'Azur
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