Les trous noirs observés par le satellite Gaia et leur position dans la Voie Lactée. Ces trous noirs sont également les plus proches de la Terre que nous connaissions. La carte du ciel en arrière-plan montre le ciel de Gaia en couleurs et n'est pas une image. Il s'agit d'une visualisation où les étoiles sont représentées une à une avec leurs couleurs telles qu'elles ont été observées par Gaia. Le ciel en couleurs de Gaia a été publié avec les premières données de Gaia (Early Data Release 3) en 2020. Crédits : ESA/Gaia/DPAC- CC BY-SA 3.0 IGO.

Les données de la misson Gaia de l’ESA ont révélé la présence d’un trou noir d’une masse 33 fois plus grande que celle du Soleil, le plus massif jamais découvert dans notre Galaxie. Cette découverte a été effectuée au cours de la préparation de la prochaine publication de données (la Data Release 4). Le trou noir, qui n’est pas observable directement, a été « vu » grâce aux oscillations qu’il induit sur le mouvement d’une étoile dans la constellation de l’Aigle, à 1926 années-lumière de la Terre. L’analyse des observations de Gaia, très précises, a montré que le trou noir orbite autour de cette étoile. L’équipe Gaia GSPspec de l’Observatoire de la Côte d'Azur a mesuré la composition chimique de l’étoile compagnon du trou noir, contenant environ trois cent fois moins de métaux que le Soleil. Cela suggère que les progéniteurs de ce type de trou noir seraient des étoiles massives pauvres en métaux.

Nos connaissances actuelles sur la « mort » des étoiles, des événements violents qui peuvent donner naissance aux trous noirs, ne permettent pas d’expliquer la formation d’un objet d’une masse aussi élevée. L'article « Discovery of a dormant 33 solar-mass black hole in pre-release Gaia astrometry », Gaia Collaboration, P. Panuzzo, et al. est publié aujourd’hui par le journal scientifique Astronomy & Astrophysics (A&A).

Lire le communiqué de l'Agence Spatiale Européenne.

La mission Gaia

Gaia est une mission européenne, construite et exploitée par l'ESA. Elle a été approuvée en 2000 en tant que mission fondamentale de l'Agence spatiale européenne dans le cadre du programme scientifique Horizon 2000 Plus de l'ESA, soutenu par tous les États membres de l'ESA. Les États membres jouent également un rôle clé dans la partie scientifique de la mission en faisant partie du Consortium de traitement et d'analyse des données (DPAC) chargé de transformer les données brutes en produits scientifiques pour la publication des données Gaia, en collaboration avec l'ESA. Le DPAC rassemble plus de 450 spécialistes de la communauté scientifique européenne. Gaia a été conçu et construit par Astrium (aujourd'hui Airbus Defence and Space), avec une équipe centrale composée d'Astrium France, Allemagne et Royaume-Uni. L'équipe industrielle comprenait 50 entreprises de 15 pays européens, ainsi que des entreprises américaines. La sonde a été lancée par Arianespace le 19 décembre 2013. L’Observatoire de la Côte d’Azur a participé depuis le début à la conception et la coordination de la mission Gaia, et il est fortement impliqués dans le traitement des observations effectués.

Contacts

Paolo Tanga, astronome à l'Observatoire de la Côte d'Azur (OCA), laboratoire Lagrange (OCA - Université Côte d'Azur - CNRS) - paolo.tanga@oca.eu

Alejandra Recio-Blanco, astronome à l'Observatoire de la Côte d'Azur (OCA), laboratoire Lagrange (OCA - Université Côte d'Azur - CNRS) - alejandra.recio-blanco@oca.eu